Faits principaux :

L’Asie représente plus de la moitié des émissions mondiales de CO21.
L'Asie abrite environ 45 % de la surface mondiale consacrée aux énergies renouvelables2.
En 2022, l'Asie a investi environ 40 % de plus dans la transition énergétique par rapport à la région EMEA et Amériques réunies en 2022.3
L'Asie a besoin d'environ 3 000 milliards de dollars par an pour investir dans des actifs physiques liés à l'énergie et aux systèmes d'aménagement du territoire. 4
Les opportunités offertes par le marché asiatique en matière de développement durable pourraient représenter jusqu'à 5 000 milliards de dollars d'ici à 2030.5
Découvrez comment abrdn cherche à saisir les opportunités d’investissement les plus prometteuses à travers la gestion obligataire, les actions et l’immobilier. Découvrez comment les investisseurs peuvent jouer un rôle essentiel dans le financement de la transition écologique dans certaines des économies les plus prometteuses du monde.

La transition verte de l’Asie en un coup d’œil

Grâce aux investissements importants réalisés ces dernières années dans l'énergie solaire, les pays asiatiques représentent aujourd'hui la moitié des dix premiers pays alimentés par l'énergie solaire dans le monde.

Obligations

Regardez Henry Loh expliquer pourquoi l'investissement dans la transition verte de l'Asie sera l'un des thèmes clés pour les années à venir.

L’Asie s’oriente vers une voie de développement plus durable à mesure que les gouvernements de la région reconnaissent les effets du changement climatique.

C’est pourquoi, à l’instar de leurs homologues dans d’autres régions du monde, les pays asiatiques ont commencé à mettre en œuvre des plans visant à atteindre des objectifs nationaux de neutralité carbone. Les décideurs politiques étudient également comment les infrastructures doivent s’adapter aux dommages physiques causés par les tempêtes, les inondations et les sécheresses, phénomènes de plus en plus fréquents.

En conséquence, l’Asie représente la majorité des investissements dans les énergies renouvelables à l’échelle mondiale, à savoir plus de la moitié du montant total investi en 2022[6].

La Chine est le plus grand investisseur mondial dans les énergies renouvelables. Avec le Japon, la Corée et l’Inde, ces pays se classent dans le top 10 des investissements nationaux dans la transition énergétique.

Comment les investisseurs peuvent-ils prendre part ?

Obligations labellisées. Terme générique qui couvre les obligations vertes, sociales, durables et liées à la durabilité. L’Asie est l’un des marchés obligataires labellisés qui enregistre la croissance la plus rapide[7]. Compte tenu des importantes dépenses d’infrastructure nécessaires pour financer la croissance durable de la région, ces instruments de dette continueront d’être un point d’accès important pour les investisseurs désireux de favoriser la transition verte de l’Asie.

Cela dit, la qualité des émissions labellisées peut varier. Les investisseurs doivent s’assurer que ce qui est écrit sur l’étiquette correspond bien au contenu.

Des projets de transition d’entreprise crédibles. L’évolution des politiques et les changements environnementaux affecteront le mode de fonctionnement des entreprises, qui devront s’adapter. Les entreprises qui intègrent des pratiques durables dans leur stratégie sont susceptibles d’être mieux préparés à un monde où les coûts du changement climatique augmentent.

Les agences de notation environnementale, sociale et de gouvernance (ESG), telles que MSCI, récompensent les entreprises qui parviennent à réaliser une transition positive vers le développement durable. Cela a entraîné un écart entre les performances des obligations émises par ces entreprises et celles des autres entreprises plus lentes à réagir.

Quels thèmes examinons-nous ?

  • Inde. Le pays le plus peuplé d’Asie bénéficie de nombreuses politiques de soutien en matière de développement durable : priorisation des énergies renouvelables ; objectifs nationaux en matière d’énergie renouvelable ; et, plus récemment, un effort pour créer une chaîne d’approvisionnement nationale pour les équipements d’énergie renouvelable. L’application des contrats par le système juridique est également une source de stabilité pour les investisseurs.
  • Électrification des véhicules. L’Asie domine la production de batteries pour véhicules électriques (VE). L’adoption rapide des véhicules électriques en Chine, et de plus en plus dans la région, offre des opportunités d’investissement dans des sociétés dont la croissance des bénéfices contribuera à renforcer la solvabilité. À l’avenir, des pays comme la Malaisie, où l’essence est subventionnée, pourraient bénéficier à plus long terme de l’adoption des VE.

  • Entreprises ayant prévu des plans de transition crédibles. Nous nous concentrons sur les entreprises qui peuvent assurer la transition, et pas seulement sur les entreprises qui ont mené à bien ce processus. Dans cette mesure, nous voyons des opportunités intéressantes dans des secteurs tels que la sidérurgie et le ciment, où les entreprises commencent à explorer les options qui s’offrent à elles pour évoluer vers une empreinte carbone plus faible.

La transition verte en Asie devrait être une réalité à moyen ou long terme, car la voie de la transition n’est souvent pas linéaire et nous envisageons des projets pluriannuels dans de nombreux cas.

Cela dit, les prix des obligations sont déjà en train d’évoluer pour refléter la hausse des risques et des opportunités. Par exemple, un fabricant chinois de batteries pour véhicules électriques a vu ses écarts achat/vente d’obligations se réduire considérablement depuis l’émission en 2020, signe d’un intérêt et d’une confiance croissants de la part des investisseurs. 

L’écart est le rendement supplémentaire par rapport à celui d’un emprunt d’État comparable que les investisseurs exigent pour les dédommager du risque supplémentaire qu’ils prennent.

Les actions

Regardez David Smith parler des opportunités d'investissement qu'abrdn's a identifiées, même si la révolution verte en Asie ne fait que commencer.

Le rapide développement économique se fait souvent au détriment de la durabilité. Depuis 2019, l’Asie représente plus de la moitié des émissions mondiales de CO2

Les choses sont toutefois en train d’évoluer. Dans l’ensemble de la région, plus de 15 pays et 670 entreprises se sont fixés des objectifs de réduction des émissions ou se sont engagés en ce sens

La région représente déjà environ 45 % de la capacité installée mondiale d’énergie renouvelable (ER). La moitié de cette capacité se trouve en Chine, en Inde et en Australie. Des investissements sont également réalisés à Taïwan, au Vietnam et en Thaïlande.

Mais selon le scénario Net Zero 2050 du Network for Greening the Financial System (NGFS), on estime qu’entre 2020 et 2050, 8 100 milliards de dollars US par an doivent être consacrés aux actifs physiques des systèmes énergétiques et d’aménagement du territoire de la région.

Où se trouvent les opportunités ?

Cela signifie qu’il existe des opportunités d’investissement en actions sur l’ensemble de la chaîne de valeur de la durabilité. Par exemple, au sein de nos portefeuilles, nous détenons :

  • Des fabricants de batteries pour véhicules électriques (VE)
  • Des fabricants de véhicules électriques
  • Des fabricants de composants renouvelables 
  • Des générateurs d’énergie renouvelable
  • Des compagnies d’électricité traditionnelles en transition
  • Des entreprises de transport d’énergie
  • Des entreprises d’extraction de matériaux

La Chine…

Dans le contexte d’investissement dans le développement durable en Asie, la Chine constitue notre plus grande exposition dans un seul et même pays.

En 2022,  la plus grande économie d’Asie a dépensé quelque 546 milliards de dollars US en investissements dans les énergies renouvelables, notamment dans l’énergie solaire et éolienne, les véhicules électriques et les batteries rechargeables. C’est près de quatre fois le montant que les États-Unis ont dépensé cette année-là.

Au cours de la dernière décennie, la capacité de fabrication de panneaux solaires photovoltaïques (PV) a migré de l’Europe, du Japon et des États-Unis vers la Chine. Voilà pourquoi le pays compte désormais les 10 plus grands fournisseurs mondiaux d’équipements de fabrication de panneaux photovoltaïques.

C’est aussi le plus grand marché au monde de véhicules électriques (VE) ; le plus grand fabricant mondial de batteries pour véhicules électriques en termes de part de marché est chinois ; et le pays contrôle environ 80 % de la chaîne de valeur mondiale de la production d’énergie solaire.

... n’est pas la seule dans la donne

Cependant, nous avons également des investissements importants en Corée du Sud et en Inde.

La Corée du Sud n’est peut-être pas une surprise. Depuis des décennies, ce pays d’Asie du Nord fait valoir sa puissance industrielle dans le reste du monde en tant que leader dans le domaine de la science et de la technologie.

Stimulés par les prouesses du pays en matière d’exportation, trois des dix premiers fabricants mondiaux de batteries pour véhicules électriques, en termes de parts de marché, sont aujourd’hui coréens. La Corée se classe également parmi les 10 premiers pays mondiaux concernant les investissements dans la transition énergétique en 2022.

De l’autre côté du continent, il n’y a pas si longtemps, investir en Inde était considéré comme un choix peu conventionnel. C’est moins le cas aujourd’hui.

Pour notre part, nous investissons dans ce pays depuis près de 30 ans et c’est un marché qui nous intéresse toujours car nous constatons que le gouvernement soutient fortement les objectifs de durabilité, établit des objectifs clairs en matière d’énergies renouvelables et veille à l’application juridique rigoureuse des contrats.

Dernières réflexions 

L’Asie est à l’avant-garde des efforts déployés au niveau mondial pour orienter les économies vers des bases plus durables.

Comme nous l’avons constaté dans nos propres portefeuilles, il existe des opportunités qui vont des mines de cuivre aux opérateurs d’énergie renouvelable, en passant par les fabricants de batteries et les sociétés de transmission.

Bien que la politique internationale ajoute de la complexité pour les investisseurs, il est clair que les questions de durabilité, telles que le changement climatique, nous concernent tous.

C’est pour cette raison que les solutions de durabilité ne peuvent se limiter à une seule région. C’est aussi la raison pour laquelle les opportunités ne le seront pas non plus.

Immobilier

Regardez Min-Chow Sai expliquer pourquoi l'immobilier est si important pour la transition écologique en Asie et pourquoi il est souvent préférable d'améliorer les bâtiments plutôt que de les construire à partir de zéro.

Dans le monde, les activités de promotion immobilière et de construction représentent environ 40 % des émissions de CO₂ liées à l’énergie. 

C’est pourquoi nous nous sommes engagés à atteindre la neutralité carbone d’ici 2050 pour l’ensemble de nos portefeuilles d’investissements immobiliers directs. À plus court terme, nous avons aligné les objectifs de transition climatique de nos portefeuilles sur les objectifs 2030 du Carbon Risk Real Estate Monitor (CRREM).

Malgré le manque de confiance des investisseurs dans le secteur des bureaux depuis la pandémie, nous pensons qu’il existe des opportunités à long terme dans la rénovation des immeubles de bureaux dans les principaux centres d’affaires d’Asie.

Nous le pensons pour trois raisons :

  • Un grand nombre d’immeubles de bureaux à rénover. À Séoul, en Corée du Sud, environ un tiers des immeubles de bureaux ont été construits il y a plus de 30 ans et moins de 40 % du parc de bureaux est certifié sur le plan écologique9.
  • La rénovation est moins coûteuse et plus respectueuse de l’environnement. Le bâtiment le plus écologique est celui qui a déjà été construit, car le carbone incorporé dans le processus de construction représente environ 25 % des émissions imputables à l’immobilier10 . Cela dit, tous les bâtiments ne justifient pas un tel investissement.
  • Les rendements potentiels sont plus élevés dans les villes asiatiques.Cela est particulièrement vrai en Asie du Nord, où des facteurs structurels, tels que la culture d’entreprise et la diminution de l’espace habitable par personne, continueront à favoriser les environnements de travail centrés sur le bureau.
La période de détention typique des investissements dans l’immobilier commercial est de trois à cinq ans. Bien que cela puisse encore être le cas, nous pensons qu’il est de plus en plus important de planifier la rénovation des bâtiments sur une base de 10 à 15 ans pour s’aligner sur les objectifs du CRREM.

Étude de cas

Nous avons acheté un immeuble de bureaux de premier ordre à Séoul, construit en 2021 et certifié LEED (Leadership in Energy and Environmental Design).

Nous avons ensuite identifié et lancé des rénovations qui ont permis d’obtenir une note plus élevée (platine), laquelle a été attribuée en 2023. Nous avons également défini une stratégie d’investissement alignée sur le principe de la neutralité carbone pour d’autres rénovations, basée sur le scénario climatique 1,5 °C du CRREM.

En conséquence, cet immeuble de bureaux consomme désormais 40 % d’énergie en moins qu’un bureau moyen à Séoul. Nous pensons que l’avantage d’avoir un plan d’investissement aligné sur le principe de la neutralité carbone deviendra de plus en plus évident au fur et à mesure que la neutralité carbone deviendra une priorité pour les investisseurs et les locataires. 

  1. Croissance verte : Saisir les 5 000 milliards de dollars d'opportunités commerciales vertes en Asie - Balasubramanian, A., Chua, J.H., Nauclé, T., Pacthod, D., McKinsey & Co, septembre 2022
  2.  ibid
  3. Bloomberg NEF, janvier 2023
  4. Croissance verte : Saisir les 5 000 milliards de dollars d'opportunités commerciales vertes en Asie - Balasubramanian, A., Chua, J.H., Nauclé, T., Pacthod, D., McKinsey & Co, septembre 2022
  5. ibid
  6. Bloomberg NEF, janvier 2023
  7. abrdn, Bloomberg, juin 2023
  8. Initiative financière du Programme des Nations Unies pour l’environnement, avril 2022
  9. La valeur de la durabilité – Preuves d’une prime verte en Asie, Jones Lang LaSalle, décembre 2022
  10. Jones Lang LaSalle, Conseil mondial du bâtiment durable, novembre 2022